CESR : le mouvement associatif culturel breton exprime satisfactions et interrogations
A propos des trois dossiers de l'exécutif régional concernant les langues de Bretagne - bilan de la politique linguistique, adhésion au réseau NPLD, protocole de partenariat avec Microsoft France -, le mouvement culturel breton entend souligner une nouvelle fois combien il perçoit positivement la volonté du Conseil Régional de consacrer une part conséquente d'efforts à la langue bretonne et au gallo. Comme le rappellent les Collègues de la Commission Formation, ces efforts gagneront encore en cohérence et en efficacité par une mise en « relation et des actions partagées avec tous les autres acteurs et domaines de la culture bretonne sous toutes ses formes… »
Les récents contacts avec le Conseil régional, notamment la réunion du 11 avril dernier, permettent d'envisager de nouvelles perspectives concrètes et d'être confiant quant à cette nécessaire synergie entre langues, culture et autres dimensions de la vie régionale.
Cependant et le lieu, le siège de cette assemblée à Rennes, et le moment, imposent de faire part des interrogations certaines qui voilent quelque peu l'horizon des militants associatifs bretons. En effet, sur le territoire de la Bretagne historique - qui est celui du domaine d'intervention de nos associations - une grande majorité d'électeurs et d'électrices - soit à peu près 53% et 47% mais dans une autre configuration - viennent de se prononcer dans un sens différent du reste de l'électorat lors des échéances présidentielles.
Compte tenu de ce qu'impliquaient les différents programmes ou déclarations, qui d'ailleurs n'avaient jamais été aussi explicites sur certaines questions, nous n'osons envisager que ces aspirations feraient pendant cinq ans l'objet d'oubli, de tabou voire de censure.
Si nous n'entendons pas douter des compétences du nouveau Président de la République et de l'équipe avec laquelle il choisira de travailler, nous voulons une nouvelle fois interroger la volonté de l'Etat concernant la vie régionale et, au-delà, la « démocratie française » comme l'indiquait en sous-titre le célèbre ouvrage de Morvan Lebesque. Déjà, nous avons pu regretter en 2006 le rejet par l'Etat du travail préparatoire au CPER qui mentionnait explicitement la dimension culturelle, travail sur lequel s'étaient entendus le Président du Conseil Régional et la Préfète de Région. Toujours dans le cadre du Contrat de Projet, la langue bretonne a perdu sa qualité de « grande priorité » pour n'être plus l'objet que d'une convention additionnelle…
Les aspirations d'une majorité de Bretons seront-elles finalement ignorées ou bien prises en compte par Paris dans les mois, les années qui viennent ? C'est une question qui ne peut laisser indifférente notre assemblée…
Alain Monnier, représentant du Conseil Culturel de Bretagne et de l'Institut Culturel de Bretagne au Conseil Economique et Social de la Région (CESR)